Chroniques des Stellans
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 [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]

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Marie Canteloup

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MessageSujet: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeDim 18 Oct - 0:42

[Suite du fil précédent aux Maestrias ]

Satisfaite de l'effet provoqué, le fol moineau si bien paré se laisse guider dans les rues et venelles d'un quartier qu'elle ne connait encore que peu. Peut être, sans cela, aurait elle pu se faire une idée plus précise de ce que le jeune homme qui la guide avait en tête. Mais bien sur, point d'étonnement: si les conditions et méthodes varient, les vices demeurent.
Un haussement de sourcil ponctue un pli sur ses lèvres pleines vaguement amusé, et bien qu'elle ne parvienne pas à réprimer tout à fait la coloration de ses pommettes, la donzelle parvient à répliquer avec aplomb:

"Je ne doute pas qu'il le soit. Du reste c'est intéressant, cet établissement m'a l'air de proposer également des bains. Votre générosité... me surprend décidément à chaque instant."

Termine elle avec un flagrant manque de sincérité. Bon eh bien, tant qu'à y être, autant entrer et profiter au mieux de ce qui l'attend. Le regard grenat qu'elle lance en coin à son subside bienfaiteur lui exprime alors tout à fait, s'il n'avait pu déjà s'en douter, ce que son caractère aurait pu lui laisser présager:
Pour manger elle ne fera aucune difficulté mais pour le reste, fi donc! Il a plutôt intérêt à avoir une bonne dose de patience en réserve. Ou s'attendre à quelque mielleuse fourberie typiquement féminine.
Enfin, rien qui puisse inquiéter un chevalier de sa condition et de ses habitudes, bien entendu.
A moins que...

Tête haute, elle pénètre donc dans l'établissement, calquant son pas à celui de son compagnon et prétendu amant. L'acide et galant chevalier qui n'en a qu'après sa compagnie à ses cotés, elle découvre en ménageant pour autant son émerveillement l'intérieur luxueux et les décorations splendides qui s'y trouvent. Peut être, après tout, est ce pour la toilette ainsi que pour la robe et n'aspire il qu'à un déjeuner en compagnie d'une demoiselle qui lui aura semblé plaisante au nez aussi bien qu'à l'œil.
... Autant croire dur comme fer qu'en chaque pouilleux peut se cacher un grand gestionnaire.

"C'est amusant, ces lieux m'inspirent une mélodie particulière. Quel dommage que je n'ai plus avec moi mon violon, quoi qu'il aurait peut être mal supporté l'humidité qui peut régner en ces lieux."

A présent qu'il l'a menée jusqu'ici, sans doute fort satisfait de sa personne, c'est à lui de gérer tout ce dont il peut être question en eau et en denrées alimentaires. Il ne devait de toute façon pas s'attendre à ce que sa dulcinée de l'aube sache quoi faire dans pareil commerce. Ou si, peut être, mais sa version moins reluisante accessible à une gamme de bourses plus étendues, bien que l'on peine à l'imaginer dans des lieux plus sordides au vu de sa présente tenue et de la prestance qu'elle dégage à cet instant.
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Laurence de Gambardin

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeDim 18 Oct - 10:12

Quelle déception. Pas un tremblement, pas un mouvement de recul. Même pas une minuscule tentative pour faire machine arrière. Se forger une opinion n’est pas aisé dans de telles conditions. Est-elle naïve au point de totalement le sous-estimer ? Il y a de quoi être piqué au vif. Jusqu’où devra-t-il la pousser pour obtenir d’elle une réaction normale…

Si une réponse il doit obtenir, elle devra attendre un autre jour. Il aspire au repos, pas à la joute. En habitué de la maison, il quitte un instant sa nouvelle « maîtresse » pour rejoindre l’hôtesse et passer commande de ses besoins. Ses visites sont assez régulières pour qu’il n’y ait aucun besoin d’expliciter des goûts que ce soit en matière de décor, de nourriture ou encore de température.

Les sourires entendus s’échangent quand il est précisé que les services de Mademoiselle Lilas n’auront aucun besoin d’être sollicités.

Le temps des préparatifs, les deux jeunes gens sont invités à patienter dans un petit salon. La valise est confiée aux vestiaires.

« Rassurez-vous, ils en prendront le plus grand soin. »

Installé sur une banquette, le chevalier est en simple veston par-dessus sa chemise après s’être résigné à abandonner son manteau et son épée. Marie n’a d’ailleurs pas pu manquer de remarquer la dague cachée dans sa manche et remise avec un sourire charmeur à la demoiselle veillant sur leurs affaires.

Laurence ne se tient pas vautré, cela manquerait un peu d’élégance, sa posture tient plus de l’animal au repos en territoire conquis. Un bras passé au dessus d’un grand coussin confortable, un pied posé avec négligence sur le bord du genou, il est tout à son aise. En somme, il affiche l’air fort satisfait auquel pouvait s’attendre la jeune femme.

L’état de grâce ne dure que jusqu’à ce qu’il tourne la tête vers Marie. Pas d’expression contrariée, juste un œil plus alerte. Le rémal commence à faire son effet.

« Alors, mademoiselle Canteloup, faites moi l’exposé de votre situation. J’aimerai comprendre ce qui vous a amené à croire que vous pouviez échapper aux auditions conventionnelles ? J’ai l’impression que vous vous figurez pouvoir rencontrer le prince charmant et que celui-ci ne fera pas cas de vos guenilles. »

Il écarte quelques mèches échappées d’un catogan pas assez serré et laisse une main sur laquelle appuyer sa tempe.

« Vous n’êtes pas de Logre. Si vous l’étiez, vous ne seriez pas ici avec moi. Vous ne parlez pas non plus comme une fille des rues. »

Une espionne ? Voilà bien une question légitime. À la cité des Primes Stellans tout le monde est l’espion de son voisin. La paranoïa n’est pas une maladie ici, c’est un art de vivre, une philosophie. On cultive le secret pour mieux le dénuder et le chevalier de Gambardin est le premier à savoir qu’il faut toujours se méfier des apparences.

« D’où venez-vous ? »

La saltimbanque peut au moins s'enorgueillir d’être en finalement peu de temps passée d’objet de mépris à celui de sujet de tous les questionnements. Peut-être qu’avec un peu de parfum elle pourrait même se hisser jusqu’à la marche d’être humain à part entière.
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Marie Canteloup

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeDim 18 Oct - 13:17

Eh non, rien de tout cela. Nulle mine effarouchée ou mortifiée, pas de cris choqués ni de blagues graveleuses dénotant d'un flagrant manque de gout. Rien qu'une attitude qui à défaut d'être véritablement agréable et entrainante est au moins calme. Pour l'instant.
Les dieux savent ce qui peut bien la retenir de faire une esclandre, de se pâmer outrageusement, ou ce qu'elle a véritablement l'intention de faire lorsqu'ils seront seuls.
Mais ceci, ma foi, il l'apprendra bien assez tôt.

Lorsqu'ils se retrouvent donc relativement isolés, une fois les serviteurs affairés à coté à la préparation de ce qui leur fut commandé, le chevalier la soumet à un questionnement inquisiteur et méfiant, tirant de ce qu'il a pu voir et constater ses propres conclusions. Qu'elles soient justes ou le fruit d'affabulations délirantes, il s'est pour autant abstenu d'en formuler la plupart, mais ne sous entend pas moins clairement qu'il est temps pour lui d'en savoir un peu plus, sans quoi il risquerait d'en être mécontenté. Enfin... plus encore qu'avant.
S'inclinant face à sa perspicacité décoiffante, la jeune femme lui répond sans détours:

"Je ne suis en effet pas de cette citée, messire. Je suis issue d'une famille bourgeoise de quelque ancienneté, selon nos critères, dans ce que vous appelleriez une ville de province. J'étais fille de propriétaire marchand de plusieurs ateliers d'ébénisterie et de lutherie, en visite de routine dans l'un de nos lieux de fabrication dans un bourg voisin.
Pour dire les choses simplement j'ai perdu famille, mari et fortune avec la main blanche, et les quelques richesses que j'avais avec moi au moment de cet exode précipité furent rapidement dévorées par le cout d'un voyage jusqu'ici. Il n'y a que mon violon dont je n'ai pu me séparer et dont fort heureusement je sait jouer.
"


Elle ne semble pas avoir envie d'en dire bien plus. Apporter d'avantage de détails n'aurait en effet pas le moindre intérêt si l'histoire fut banale, voir ennuyeuse pour peu qu'elle s'étende, lui faisant perdre par la même une part de son charme par l'inconfort apporté d'un misérabilisme malvenu.
Qu'elle eut véritablement quelque chose à cacher, mieux vaut laisser l'imagination de l'auditoire faire le travail à sa place. Il n'est de toute façon jamais audacieux de tout à fait contenter un être trop gâté.
Mais pourtant derrière le paravent de la folie, elle demeure saltimbanque et aurait pu, si elle l'avait voulut, en faire un captivant récit en l'enjolivant largement. Peut être même y aurait elle gagné un peu plus que ce que son hôte était originalement disposé à payer...

"Qu'avez vous donc de si fâcheux pour prétendre que je ne serais pas à vos cotés si tant est que je vous ait par avant connu? Oh, mis à part votre tempérament... à l'occasion fort désagréable et votre propension à ramener les violonistes aux étuves pour les payer d'un récital?"

Et si elle n'avait pas déjà poussé le culot assez loin, la voilà qui s'assied à son tour, croisant prestement ses longues jambes un peu trop fines à l'abri sous ses jupons finalement parfaitement adapté à la chaleur qui règne pour l'instant en ces lieux. L'impertinente ose même le regarder de face en souriant de cet éternel air mutin qui ne la dépare point, bien au contraire, mais qui est à la fois indubitablement provoquant et sans doute intriguant à la fois.
La fol enfant croit donc être capable de résister sans s'affoler aux réponses qu'elle a demandées, avec l'aplomb sans fard des gens d'intelligence et de volonté, pour autant dépourvus d'instinct de conservation.
Il y a de quoi se demander comment elle a pu survivre jusqu'ici.

A moins que l'incongrue ne jouisse d'une chance hors du commun... Certainement, sans quoi elle ne l'aurait pas rencontré, lui, un être inestimable et généreux, et serait restée sur sa caisse misérable à attraper la mort pour toute récompense à son jeu de cordes.
Toujours demeure cet inconfortable et intéressant regard aux couleurs asymétriques, radicalement différentes, qui le fixe sans ambages. Sans animosité. Sans envie. Presque sans pudeur car il n'en est nul besoin.
Cette personne qui se contente pour l'instant de constater sans juger, sans s'indigner, sans le détester ni l'admirer, parée à la fois de la dignité des rares nobles ne la poussant pas à outrance et de la simplicité que seul le peuple peut se permettre d'arborer.
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Laurence de Gambardin

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeDim 18 Oct - 21:54

L’inconnu désire le rester et à la question de la violoniste une main se lève de son coussin pour souffleter l’air à la façon d’un chef d’orchestre habitué à ce que le monde joue son concerto.

« Cela n’a aucune espèce d’importance. Des rumeurs tout au plus… »

Brillant euphémisme. Belle échappée aussi pour éviter d’avoir à parler de soi. Les confidences peu détaillées de la vie de la jeune femme ont réussi à lui couper toute curiosité. Une provinciale, de la petite bourgeoisie qui plus est, veuve, rien de plus classique ! Des comme elles il en arrive par cohorte entière depuis qu’il est enfant.

Même s’il veut bien admettre que celle-ci est d’un modèle peu commun. Cela ne lui suffit pas pourtant à la prendre en pitié ou se montrer compatissant. Il reconnait en revanche qu’elle ne semble pas chercher à en jouer. Elle n’en devient pas agréable pour autant mais, curieusement, tout à fait supportable.

Même à cette heure-ci. Le ventre vide. Avec une chemise atrocement défraîchie selon ses standards.
Il en vient à se demander ce qu’elle pourrait donner après une bonne journée de sommeil, un steack saignant et correctement épicé, un excellent verre de château Hortage ( 1715, bien entendu) et des habits de frais.

Un silence un peu pesant accompagne cette réflexion. L’arrivée de l’hôtesse le brise avec l’annonce que la chambre bleu est prête.

Le chevalier de Gambardin se lève, s’étire et après s’être mis bras dessus, bras dessous, avec sa maîtresse, il grimpe avec vaillance les escaliers. Le claquement des bottes est feutré par l’épais tapis rouge à motif d’or qui courre le long des marches et des escaliers.

La chambre, dont la chromie est en parfaite concordance avec le nom, est d’un luxe surchargé d’une rare extravagance. Surtout les montants du lit avec leurs quatre caryatides aux formes callypiges et à la tunique qui révèle plus qu’elle ne cache.

Le baquet, ou plutôt la baignoire, ne fait pas exception avec ses pattes de lion dorés. Inutile de plus décrire les tableaux, tentures, bibelots, les multiples tapis se superposant en une mosaïque complexe. Et puis les miroirs aussi.

Le chevalier y fait comme chez lui. La canne est lancée avec désinvolture sur le lit, le jabot décroché d’un seul doigt et avant que Marie ne sache quoi faire, c’est à son tour de disparaitre derrière un paravent.
« Pouvons-nous autre chose pour votre agrément, chevalier ? » susurre la voix câline de l’hôtesse restée dans l’encadrement de la porte. « Nullement, vous pouvez disposer. » lui répond un Laurence déjà très affairé.

L’hôtesse poudrée, fardée et aux senteurs vanillées se tourne vers Marie. Avec une œillade complice, elle suggère « Profitez-en bien. » avant de refermer la porte derrière elle.

Profiter de quoi ?

Peut-être d’un Laurence en tenue de naissance à l’exception d’un linge en guise de pagne noué à la hanche qui se dirige sans pudeur ni hésitation vers le bain à côté duquel se trouve déjà disposé un petit déjeuner digne de ce nom. Il s’y plonge avec un tel plaisir qu’on pourrait croire l’eau coupée avec un puissant opiacé.

Les bras de chaque côté, la tête en arrière, il est bien capable d’oublier complètement qu’il a invité une certaine saltimbanque à partager le repas.
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Marie Canteloup

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeDim 18 Oct - 23:54

Répondant d'un sourire amusé au soudain revirement du sieur de Gambardin sur sa notoriété, la drôlesse s'en accommode d'autant plus qu'il lui permet de masquer sa propre satisfaction. Ainsi qu'elle l'avait présagé, être la survivante d'une lointaine famille bourgeoise causerait chez son auditeur un ennui tel qu'il passerait bien vite à un autre sujet.
Parfait. Elle pourrait au moins être tranquille à ce propos, à défaut de l'être sur ses intentions potentielles ou planifiées.

L'accompagnant sans se faire prier dans les escaliers, le faste de ceux ci n'aurait pu la préparer à la surabondance clinquante de la chambre bleue.
Sobre au dehors, fou en dedans. L'austérité et son contraire. Devrait elle pour autant en être surprise?
Intéressant. Amusant.
Fort heureusement occupée par de telles pensées, la saltimbanque se concentre sur quelques fanfreluches et tableaux indécents pour éviter de songer à la quasi nudité du chevalier, que lui a si justement signalé l'hôtesse polissonne, trahissant encore plus s'il fallait s'en douter une certaine lubricité chez celui qui la paye.

Quoi qu'après tout, s'il est ici pour ce bain brulant qui le fait soupirer d'aise à en faire frémir la plus chaste jouvencelle, elle est là pour la somptueuse pitance qui charge le plateau à ses cotés.
Oui, voilà, il a toujours autour des hanches sa serviette, et l'homme n'a rien de repoussant, encore moins d'odorant.
Voilà donc la demoiselle s'installant une chaise, s'appliquant tout autant à ne pas poser les yeux sur les sculptures gravées dans le bois du dossier que sur son nouveau voisin de chambrée.

S'asseyant sans façon à coté même du bac au lion, croisant à nouveau les gambettes à l'abri de l'opaque étoffe, l'imprévisible femelle prend soin d'ôter ses gants avant d'entamer la dégustation.
Ne sachant point si elle doit ou non le déranger dans son extase pour lui souhaiter le bon appétit, elle préfère ne rien dire et se repaitre en silence, dégustant avec une joie sans faille des mets réservés ordinairement aux plus grands.
Sans se méprendre sur la façon de boire le vin, de savourer le fromage, de laisser fondre sur sa langue quelque onctueux entremet, la dame se restaure, fine connaisseuse de bonnes choses, en fin de compte.

Elle s'accorde alors, entre le moelleux à se damner d'une miche de pain blanc et la rare confiture de baies rouges qui affole ses papilles, à un premier regard sur son hôte en tant qu'être masculin, profitant qu'il se prélasse à ce point oublieux de sa modeste personne.
Les traits du visage en premier, fins et altiers. Les épaules larges juste ce qu'il faut, un torse de jeune homme fort bien constitué et veillant à sa bonne forme. Un grain de peau d'être n'ayant jamais eut à fournir de dur labeur, un nombril bien formé... une serviette... des jambes d'une certaine robustesse, souples sans doute.
Dans l'ensemble, oui, une plastique agréable, conclut l'importune soudain impudique en récupérant distraitement un peu de sucre au coin de ses lèvres, afin de ne pas perdre une miette.
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Laurence de Gambardin

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeLun 19 Oct - 0:34

« J’aime mes petits pains avec de la myrtille. » déclare-t-il avec autorité.

Il ne prend même pas la peine de rouvrir les yeux alors qu’il s’attend à ce que sur cet ordre implicite un certaine exilée soit aux petits soins pour lui et lui découpe un pain au lait pour y étaler le juste dose de confiture.

La réaction ne se faisait pas entendre à son ouïe fine, il rouvre un œil paresseux pour la regarder et la faire comprendre que lui dans son bain il fallait bien que ce soit elle qui joue du couteau.

S’attaquant à quelques grains de raisins, il les gobe lentement comme pour mettre en évidence une fois de plus le contraste entre sa condition et la sienne. Le jeu le lasse néanmoins assez rapidement. Il se redresse dans son bain, et toujours avec l’absence de gène si caractéristique des nobles réclame en tout simplicité qu’elle lui masse les épaules.

« Vigoureusement. » précise-t-il.

Il n’y a rien de tendancieux dans la proposition et aucun regard égrillard pour accentuer le moindre sous-entendu. Il a les épaules terriblement courbaturées, elle a des mains, l’équation est simple et ne souffre pas de plus de complications.

Et pourtant, il aurait pu difficilement ne pas remarquer sa manière de récupérer l’excédent de sucre aux coins de sa bouche ourlée et donc la façon dont elle néglige d’user de la serviette. Le tout conduit à une inévitable inspection des menottes de la demoiselle. La conclusion tombe comme un couperet.

« Mais frottez-vous les mains au savon avant. » Il poursuit alors abordant un tout nouveau sujet qui prouve qu’il n’a pas totalement oublié ce dont il lui avait parlé en tout premier lieu. « J’ai une invitation, ce soir même, pour un spectacle. Des membres de la Camerata seront très certainement présents ainsi que des gens de la bonne société. Je ne saurais vous conseiller de leur jouer un air guinguette, mais vous faire voir et, qui sait, vous faire apprécier pourrait marquer vos débuts. »

Il soupire et se tait. Il n’en dira pas plus avant d’avoir des mains qui s’activent sur ses muscles.
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Marie Canteloup

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeLun 19 Oct - 14:42

Ayant elle même déjà bien fait bombance en profitant largement du contenu du plateau, la saltimbanque consent sans rechigner à les lui tartiner, ses petits pains au lait. Certes, elle a attendu qu'il lui fasse un petit rappel à l'ordre, certes l'étalage de la sucrerie est ralentie par une attitude rêveuse et repue de la bougresse mais... malgré la façon dont c'est demandé, elle s'en charge quand même.
Venant d'un tel personnage, il ne fallait pas non plus s'attendre à mieux.

Par contre, lorsqu'il réclame aussi simplement un massage, il pourra se satisfaire de l'avoir enfin décontenancée, voir un peu froissée.
Peu, et brièvement. Tant que ce n'est que ça, encore, on ne peut pas dire qu'il n'était pas possible, rien qu'en entrant dans l'établissement, de ne pas s'en douter.
De bonne composition décidément, la violoniste, au terme d'une silencieuse réflexion, convient que ce n'est pas trop cher payé, avec un manque cependant évident d'expérience ou de bonne volonté, une fois ses mains lavées.

Par contre, dès lors qu'il aborde le sujet de la soirée prévue d'ici quelques heures, la qualité des soins qui lui sont prodigués augmente sensiblement au point d'en devenir agréable.
L'artiste a du en bouffer sa langue, mais au moins elle s'applique et si elle est maigrelette, ses mains ont encore quelques forces au terme d'entrainement rigoureux.
On peut percevoir également les petites cales qu'a formé la peau là où le contact avec l'archer ou les cordes est fréquent... rien de dérangeant pour ce qu'elle est en train de faire, cependant.

Pendant que les doigts agiles et non dénués de poigne, de souplesse ni d'habilitée explorent la surface musculaire humide de son potentiel futur tremplin vers ses objectifs, la jeune femme demeure songeuse.
L'inviter elle est une potentielle source d'intérêts le son compagnon, au cout d'un risque bien moindre. Les risques qu'elle encourt quand à elle sont naturellement plus important, d'autant qu'elle sera ensuite en position d'être sa débitrice.
Un instant, elle envisage de le laisser barboter tout seul et de chercher la notoriété par ses propres moyens... mais un artiste a toujours besoin de contacts. Et de mécènes.
Les mains adroites redoublent d'attention, sa décision définitivement prise, au point qu'on peut conclure qu'elle apprend vite.

"Je me tiendrais donc à vos cotés ce soir, si tant est que ce soit toujours d'actualité.
Y'a il quelque chose de plus que je doive savoir? Une attitude qu'il conviendrait que j'adopte?
"


Demande elle simplement, poussée par son sens pratique, cherchant à maximiser ses chances. Bien sur, l'orgueilleux chevalier lui fournira sans doute une réponse cinglante, à moins qu'il ne comprenne sa question différemment et se trouve flatté dans son égo qu'elle puisse se mettre ainsi à disposition. Ou toute autre chose du même ordre, sur une gamme assez large de réaction possibles, le plus souvent fâcheuses.
Oui, il faut s'attendre à tout...
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Laurence de Gambardin

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeLun 19 Oct - 21:39

Si la mauvaise volonté de la jeune femme est assez palpable et arrache en premier lieu une grimace au chevalier, la suite est un peu plus acceptable. S’il devait donner son avis à haute voix, elle obtiendrait sûrement un « Passable. », ce qui suffit à lui faire profiter du moment. Même si on est loin des massages prodigués avec force et talons de Bouche de Jade, la tigresse aux yeux bridés de l’établissement.

L’obédience de sa protégée l’oblige à lui répondre de la manière la plus instructive qu’il soit.

« Mesurez votre effronterie et montrez-vous modeste. Sachez divertir sans faire preuve de trop d’esprit et plus que tout vous devez éviter d’accepter la moindre proposition en l’échange d’une pitance. Si par malheur il vous prenait l’envie de vous dévaluer, ce serait à moi d’en subir la honte.
Quoique vous entrepreniez, agissez comme si vous aviez dix fois plus de valeur que ce que la réalité vous octroie.
»

Il goute à sa tartine de myrtille.

« Et puis pensez à vous maquiller. Vous pourriez demander à Delphine, la rousse, d’arranger votre teinte maladive. »

Le silence qui suit lui permet de savourer pleinement le travail sur ses muscles. Il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’il s’endorme. Il pourrait sortir, se faire sécher et n’avoir que trois pas à faire pour s’écrouler dans le lit. Avec un peu de chance, cette sotte n’ayant pas d’endroit où aller, elle serait toujours là à son réveil et il pourrait exiger bien plus d’elle en échange de son mécénat. L’idée est séduisante et il l’envisage sérieusement un moment avant de la repousser.

« Si vous avez terminé, vous pouvez disposer. Présentez-vous à la nuit tombée au manoir Gambardin, je vous escorterai ensuite à la Maison Usher, c’est là qu’est donné le concerto. Je ne vous conseille pas d’arriver en retard par coquetterie car je ne vous attendrais pas et m’y rendrais sans vous. »

Le regard est sans équivoque mais au fond inutile le chevalier restant fidèle à lui-même.
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Marie Canteloup

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MessageSujet: Re: [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé]   [Les étuves] L'imprévisible et les petits fours [RP fermé] Icon_minitimeLun 19 Oct - 22:15

"Je me demande comment concilier de multiplier ma valeur et de rester modeste. Car je sais l'apparence que je montre. Je sais que mes origines manquent de titres de noblesse. Mais je sais aussi à quel point je puis me montrer convaincante, un violon dans les mains. C'est bien pour cela que je vise l'élite, sieur Chevalier, et pas moins. Et c'est bien pour cela que vous allez me présenter ce soir, car malgré tout ce que vous dites, à moins que vous n'attendiez que ma chute, vous n'auriez pas prit le risque de me présenter au gratin de cette ville. Ni offert cette robe qui me permettra d'y être présentable."

Terminant le massage, elle lui tartine même un nouveau petit pain, toujours pourvue de son air mutin.
Quand à la suite, elle est si inconcevable, si culotté, que sans une bonne maitrise de soi il y a de quoi en rester coi.
Glissant ses bras autour de son cou, assez largement cependant pour qu'il ne craigne pas que la donzelle cherche à l'étrangler, son visage parait à coté du sien. Quelques secondes, elle contemple la même chose que lui, ou pour le moins ce que lui regardait avant, puisqu'il y a des chances, qu'outré, il la fixe comme un dieu en colère. Dans un second temps, son visage passe de l'autre coté sans crier gare, son iris rouge pétillant d'une malice dépourvue de moquerie ou d'animosité.

"Je ferais attention et ne serais en retard pour rien au monde. Je crois que je commence tout juste à apprécier votre compagnie, je ne ferais pas ça."


Dit elle avant de lui voler un baiser à peine prononcé juste sous l'oreille, avant de partir en courant, consciente que malgré son manque total de pudeur, il n'ira pas lui courir après dans tout l'établissement, ruisselant, avec une seule serviette au maintient précaire pour tout voile sur ses attributs, à moins qu'il ne soit assez vif pour s'en emparer avant qu'elle ne glisse hors de sa porté.
A force de regarder à l'occasion une femme aussi provocante et imprévisible d'un œil concupiscent, il faut bien s'attendre à ce que ça arrive. Folle qui plus est.

Peut être aurait il fallu lui faire part de sa réputation, aussi, en fin de compte. ça aurait pu lui éviter ce genre de désagrément, à moins que ce n'en soit pas vraiment un. Disons qu'on a fait plus désagréable, bien que totalement incongru.
Au moins, preuve aura été qu'elle est capable de garder son calme au moins assez longtemps pour faire illusion. Et grâce au ciel, lui épargne elle de glousser.
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